Avec une croissance de 7% par an environ, le secteur des services à la personne représente une part importante de l’activité économique en France. Il a aussi un poids économique de plus de 20 milliards d’euros. Décryptage d’un marché qui ne connait pas la crise dans cet article.
Une grande diversité d’activité
Selon les acteurs du marché, le secteur des services à la personne emploie 1,3 millions de personnes sur le territoire français. Parmi les clés de ce succès figure une grande diversité d’activités, avec un effet domino sur les secteurs économiques connexes. Il est possible d’opter pour différents positionnement dans l’offre de services, généraliste ou spécialiste.
Le secteur doit aussi sa croissance à la loi Borloo du 26 juillet 2005 qui a mise, place un cadre fiscal et réglementaire favorable : TVA au taux réduit, crédit d’impôt, réduction des charges sociales. En février 2020, un crédit d’impôt instantané pour les services à domicile à partir de février 2022 a été annoncé.
Demandée par les professionnels depuis plusieurs années, elle permettra de ne payer que la moitié du cout des prestations, le reste étant à la charge de l’Etat qui paiera directement le salarié ou l’entreprise prestataire.
Ces changements importants doivent permettre non seulement d’augmenter le recours aux services à la personne, mais également de mettre un frein au travail au noir. Selon la Fédération du service aux particuliers (FESP), entre 30 et 40% de l’activité se fait toujours illégalement actuellement.
Les acteurs du secteur misent sur cette prochaine loi pour approcher les personnes âgées et les personnes handicapées, avec comme enjeu la possibilité d’un maintien à domicile le plus longtemps possible. Le secteur devrait donc absorber une partie importante du vieillissement de la population, car les papy-boomer entreront dans une période de leur vie qui nécessitera plus d’accompagnement.
Les enjeux du vieillissement de la population
Lorsqu’on analyse le secteur des services à la personne, on remarque très vite que l’un des principaux facteurs de croissance de ce secteur se trouve du côté de la démographie. Comme dans de nombreux pays développés, le l’allongement de l’espérance de vie et le vieillissement de la population ont une incidence directe sur le marché. Le besoin en matière d’assistance est toujours croissant, ainsi que celui lié à l’entretien de la maison.
De nombreuses villes françaises disposent par ailleurs d’acteurs compétents de services à la personne et réunissent de multiples atouts nécessaires à la structuration de la filière. Des structures permettent également de mettre à l’épreuve des dispositifs et des bonnes pratiques au service des personnes âgées en perte d’autonomie.
Certains organismes de services à la personne, qui se présentent comme de véritables établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes (EHPAD) à domicile, permettent quant à eux d’équiper une personne vivant chez elle avec la domotique pour assurer un lien avec l’EHPAD de proximité. D’autres ont pour vocation de proposer la mise en relation des générations par le biais d’activités communes, ce qui contribue bien évidemment au maintien à domicile des seniors.
Des résidences proposent également des logements adaptés pour l’autonomie à domicile des personnes âgées. Les offres connectées proposent de leur côté d’intégrer des solutions techniques dans des logements de résidence services afin d’utiliser la télévision comme outil de messagerie.
La franchise, levier de croissance du secteur
Plusieurs entreprises de services à la personne sont présentes dans de nombreuses villes françaises, avec des dizaines d’agences franchisées. Elles emploient souvent des milliers de personnes, et réalisent environ 20 millions de chiffres d’affaires par an. Selon les économistes, les facteurs de croissance principaux sont l’emploi direct via les chèques emploi services universels (CESU), un tissu associatif solide et un esprit entrepreneurial très dynamique.
On observe par ailleurs que les indépendants sont de plus en plus nombreux à rejoindre le secteur des services à la personne, avec à la clé une mutualisation des besoins, par exemple la commande des masques pendant la crise du coronavirus, ainsi que le regroupement des transports.